• Kwame Nkrumah

    Né le 18 Septembre 1909 à Nkroful, Francis Nkwame N’Krumah adhère très tôt au panafricanisme et se fait le disciple des politiciens Nigérian « Zik » et du Sierra-Léonais, Wallace Johnson.

    N’Krumah devient membre du West African National Party et le représentera en 1946 lorsque le Gouverneur de la colonie anglaise du moment met fin à l’apartheid qui régnait au Gold Coast (sans pour autant ratifier le document ). Le 4 Août 1947, le Gold Coast People’s Party et la Gold Coast National Party se fondent en un United Gold Coast Convention. N’Krumah décide de rejoindre ce groupe dirigé par Joseph Boakye Danquah (mort en prison en 1965) et ne tarde pas à en devenir une figure de proue. Mais la route de l’indépendance est pavée d’embûches. Le 28 Février 1948, des émeutes réprimées par la police feront 29 morts et 200 blessés. Accusé de collusion communiste, N’Krumah est arrêté ; son parti l’abandonnera… Dépité, libéré, celui que son pays va bientôt surnommé le Rédempteur (Osagyefo) fonde le Convention People’s Party. Sa campagne est violente mais il gagne en partisans et menace les autorités du Gouverneur Sir Charles Aden-Clarke (nommé en 1949). N’Krumah est de nouveau arrêté le 10 Janvier 1950. Les victoires du CPP aux élections municipales puis aux législatives du 8 février 1951 oblige le Gouverneur à faire relâcher le leader du CPP et le 13 d’accepter qu’il soit nommer …. Premier Ministre malgré les fortes oppositions des chefferies Ashantis.

    Mais les colons vont lui opposer un autre leader de taille en la personne du docteur Busia et Danquah qui en Mai 1952 fonde le Ghana Progress Party , majoritairement composés de membres de l’ethnie Ewé. De violences en violences lors des campagnes qui se succèdent, N’Krumah est néanmoins réélu avec 60% des voix.
    En Novembre 1955, une tentative d’assassinat par un ashanti (qui dénonce des dérives « fascistes » du leader du CPP) force N’Krumah six mois plus tard à dissoudre l’Assemblée et s’arroger certains pouvoirs. La colonie ne bouge pas. La politique du Home Rules va finalement accepter la proclamation vers 6h 30 du matin, de l’indépendance du pays en ce 6 Mars 1957. N’Krumah assure à lui tout seul la primature et présidence dès le 1er Juillet 1960, réduit les pouvoirs du Roy Ashantis au seuil du seul cérémonial, leur enlevant également le contrôle des mines (1959). Prempeh II est désavoué. Même ses partisans n’ont plus droit au chapitre. La Gold Coast prend alors le nom de Ghana en hommage à l’empire du même nom qui s’étendait du Moyen Sénégal à Tombouctou.

    Sitôt les Anglais partis, ce sont les Soviétiques qui vont abreuver le pays de leurs conseils socialistes dont le Président nouvellement élu ne cache plus ses préférences. N’Krumah voit en le voisin ivoirien un ennemi qu’il faut abattre. Vieille rancœur qui ressurgit et dont nul n’a oublie la traîtrise de la famille de la Reine Pokou. Afin de déstabiliser le gouvernement Ivoirien, N’Krumah va aider militairement la monarchie Sanwi afin que celle-ci prenne son indépendance des Akans. L’échec sera cuisant, l’obsession des complots va alors hanter le Président Ghanéen. Le Sanwi n’avait pas été le seul à vouloir se rapprocher des Ashantis. La ville (ivoirienne) de Bouna avait réclamé en 1921 son rattachement au royaume. En effet, le royaume ghanéen leur servait de refuge depuis le XIXème siècle quand les Bambaras opéraient des fréquentes incursions dans le territoire de Bouna. Mais comme le Sanwi, ce projet restera lettre morte..


    En Août 1962, N’Krumah fait arrêter Adamafo, le Secrétaire-Général du CPP pour une obscure tentative de coup d’état. Le rédempteur ne supporte pas la contestation. En Janvier 1964, il fait approuver par referendum le système du parti unique avec 99% des voix et interdit l’opposition. Les manifestations contre le régime reprennent plus violentes les unes que les autres. 
    Le 23-24 Février 1966, alors qu’il est en voyage en Chine, le Général Ankrah le destitue (financé par la CIA (service secrets américains) et soutenu en sous main par le Roy Ashanti Prempeh II qui espère de son côté une restauration complète de ses pouvoirs) et lui interdit de revenir au Ghana. 


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